Que se passe-t-il vraiment quand vous êtes poignardé ou coupé

Perte de conscience et Mort – Survivre à une attaque par arme blanche…témoignage de mes 23 ans comme professionnel des forces de l’ordre. Dans cet article, l’auteur cite tout d’abord un livre écrit par le capitaine W E Fairbairn, « Get Tough : comment à gagner en corps à corps » publié en 1942. À la page 99 de ce texte (fig.112) Fairbairn fournit les informations suivantes relatives à la « perte de conscience en secondes » et « Mort » pour les blessures par couteau :

Artère Brachiale:
Perte de Conscience 14 secondes, Mort 1.5 minutes

Artère Radiale:
Perte de Conscience 30 secondes, Mort 2 minutes

Artère Carotide:
Perte de Conscience 5 secondes, Mort 12 seconds

Artère sous-clavière:
Perte de Conscience 2 secondes, Mort 3.5 seconds

Coeur:
Perte de Conscience instantanée, Mort 3 secondes

J’ai essayé de trouver, pour la période où ce livre a été publié, la littérature médicale ayant servi à établir les données mentionnées ci-dessus, mais j’ai été incapable de le faire. Si quelqu’un lisant cela peut me fournir la documentation médicale d’époque étayant les données de Fairbairn, merci de me les communiquer…

Sur la base des données de Fairbairn mentionnées ci-dessus, j’ai commencé ma revue de la littérature des arts martiaux/self-défense/combatives, au sujet de l’inconscience et la mort suite à des coups de couteau, et ce que j’ai trouvé a été très surprenant voire gênant. Une grande partie des données fournies dans les livres, articles, documents que j’ai examiné étaient juste une redite de nombres de Fairbairn et d’autres étaient au mieux anecdotiques et le plus souvent tout simplement fantaisistes…

Aucun, et je veux dire zéro, ne citait une source médicale pour appuyer ses dires. Certains ont déclaré qu’ils avaient parlé à un professionnel de la santé (médecins et paramédicaux) pour valider leurs propos, mais ils ne donnaient pas les noms de ces professionnels de santé, ni leurs titres, ni même aucun lien vers une étude médicale qui auraient aidé à valider leurs publications…

Après avoir lu cette littérature des écoles d’arts martiaux, de self et de combatives, et n’étant pas favorablement impressionnés par leurs données relatives à l’inconscience et la mort suite à des coups de couteau, j’ai, à mon tour, décidé de contacter des professionnels de la santé. Deux des médecins que j’ai contacté sont des experts dans leur domaine médical ; tous deux sont spécialisés dans les soins intensifs et la traumatologie et ont une longue expérience personnelle de la gestion de blessés par arme tranchante ou pointue :

Dr. Lorne David Porayko:
– Médecin urgentiste à plein temps et Anésthésiste à Victoria, Vancouver Island Health Authority
– Chef d’équipe en unité de soins critiques
– Trvaille en collaboration avec le Dr Christine Hall
– Expérimenté en arts martiaux: Judo (ceinture noire), MMA, Krav
– Je suis honoré de dire que le Dr Porayko est un de mes élèves assidus.

Dr. Christine Hall:
– Médecin urgentiste à plein temps à Victoria, Vancouver Island Health Authority.
– Chef d’équipe en traumatologie et formatrice
– Précédemment, directrice de programme pour la médecine d’urgence à l’Université de Calgary.
– Maitrise d’épidémiologie de l’Université de Calgary.
– Nommée au département des sciences de la santé communautaire conjointement par la faculté de médecine de l’Université de Calgary, et par la faculté du département de médecine de chirurgie à l’UCB.

Quand il s’agit d’inconscience ou de décès attribué à une attaque d’arme tranchante, nous parlons de ce la communauté médicale appelle « Choc ». Dr Porayko définit le choc comme « le développement de la défaillance de plusieurs organes en raison du manque d’oxygène délivrée aux tissus pour satisfaire leurs besoins métaboliques. »

Concernant le choc en ce qui le relie à l’inconscience et la mort, Dr Porayko me déclarait ce qui suit :

« Le volume de sang en circulation est d’environ 70ml/kg, ce qui équivaut à environ 5 litres pour un mâle de 70kgs (154lbs). Le débit cardiaque est d’environ 5-7 litres / minute. Tous les gros vaisseaux du corps agissent comme un conduit d’environ 15-20 % du débit cardiaque/minute, ce qui équivaut à environ 1 litre par minute. Les gros vaisseaux incluent l’artère innominée, les artères sous-clavières, les artères carotides et certaines artères iliaques. Les 4 oreillettes, 2 ventricules et l’aorte transportent tous le débit cardiaque complet et sont donc bien protégés dans le centre du corps devant le rachis thoraco-lombaire et derrière le sternum. »

Pourquoi les informations ci-dessus sont importantes ? Parce que le choc hémorragique (saignement) est basé sur la quantité de fluide (sang) qui s’est écoulé de l’organisme. Pour mieux comprendre le choc hémorragique, je vous conseillerai les liens suivants qui m’ont été fournis par le Dr Porayko :
http://ccforum.com/content/8/5/373
http://ccforum.com/content/8/5/373/table/T1
Le Dr Porayko a indiqué que basé sur les liens indiqués ci-dessus :

– Un choc de classe II (750 à 1500ml) laisserait « la plupart du temps » étourdi et très faible

– Un choc de classe III ou IV (1500ml – 2 litres de pertes sanguines) laisserait « la plupart du temps» dans l’incapacité de se tenir debout.

Concernant mes questions au sujet de l’inconscience et de la mort si des veines ou des artères spécifiques ont été coupées et compte tenus de toutes les variables médicales associées, les médecins devaient faire d’abord les hypothèses suivantes avant de pouvoir y répondre :

– Il n’y a pas de compression de l’artère lacérée. Ce n’était pas pertinent pour une veine lacérée due au fait que les veines ne peuvent pas être compressées.

– Le sujet est en bonne santé avec une concentration de d’hémoglobine normale et un VO2 max normal avant d’être blessé.

– Si une artère est la cible, l’artère est tranchée de manière incomplète. Les artères complètement sectionnées induisent un vasospasme et rentrent dans leurs gaines péri vasculaires ce qui réduit sensiblement les saignements et même arrête les saignements dans le cas des vaisseaux plus petits. Sur ce point, le Dr Porayko a déclaré que c’est la raison pour laquelle les Ghurkhas ont été formés à tourner leurs couteaux dans l’artère fémorale après la pique afin d’éviter une coupe chirurgicale propre, empêchant ainsi le vasospasme et la rentrée dans la gaine péri vasculaire, et au lieu de ça de causer intentionnellement un trou sur le coté de l’artère ce qui est beaucoup plus mortel.

– L’adventice (la couche externe du vaisseau sanguin) ne scelle pas la plaie (les médecins a déclaré que cela n’arrive généralement que chez les survivants) et/ou un caillot ne se forme pas après la chute de la tension artérielle…

Les médecins ont également noté :
« Bien que l’exsanguinations (la mort de la perte de sang) d’une lésion veineuse soit beaucoup plus lente que d’une lésion artérielle (parce que la pression artérielle moyenne est habituellement au moins 10 x la pression veineuse centrale), la lésion veineuse est beaucoup plus difficile à traiter et généralement si des patients blessés à une artère survivent jusqu’à l’hôpital avec une compression manuelle, ils s’en sortiront alors que les grands blessés veineux meurent souvent même après une admission en salle d’opération »

À noter, sur les chiffres que je leur ai fournis venant de Fairbairn et d’autres instructeurs concernant les délais avant l’inconscience ou la mort, les deux médecins les ont trouvé beaucoup trop courts. Tous les deux ont déclaré qu’ils croyaient que ces chiffres étaient basés sur la « cessation complète » de tout le débit cardiaque par l’intermédiaire du vaisseau impliqué, ce qui n’est pas la norme.
En effet, le Dr Pryayko porté à mon attention que pendant la révolution Français lorsque des milliers de personnes avaient été décapitées par guillotine, les médecins présents avaient documenté la présence de signes vitaux dans l’organisme jusqu’à deux minutes après…

Donc basé sur les 4 « hypothèses » ci-dessus, Voici les chiffres qu’ont fourni les médecins que j’ai consulté sur les niveaux de choc hémorragique qui conduirait à l’inconscience ou la mort dans « la plupart » des cas :

Artère Carotide :
Approx 2-20 minutes

Veine Jugulaire :
Approx 15-60 minutes

Artère Sous-Claviaire:
Approx 2-20 minutes.

Les médecins ont également notés : « c’est une circonstance spéciale anatomiquement car ce vaisseau est protégé par la clavicule et la première côte (pris en sandwich entre eux), si l’artère sous-clavière saigne, la seule façon de la compresser et de la traiter est d’ouvrir le thorax par thoracotomie. Vous ne pouvez pas compresser. Les patients meurent habituellement sur place ou en route vers l’hôpital.

Veine Sous-Claviaire :
Approx 15-60 minutes

Artère Brachiale :
5-60 minutes. Les médecins également notés : “assez inhabituel de voir ceux-là sans compression par les secours)

Artère Femorale :
5-60 minutes. Les médecins également notés : “assez inhabituel de voir ceux-là sans compression par les secours)

Aorte ou toute partie du coeur:
Approx 1-2 minutes. Les médecins ont déclaré que le cœur transporte 100 % du débit cardiaque. On suppose une ouverture et que le trou ne se referme pas. Les trous ventriculaires se scellent généralement alors que les artères ne pas en raison de l’orientation des fibres musculaires. Cette remarque faite par les médecins inclus aussi les deux atteintes suivantes :

Artère Poplitée :
Située derrière le genou, les effets sont similaires (mais légèrement moindres) à une coupe de l’artère fémorale.

Veine Cave Inférieure:
Peut être attaqué par un coup de poignard abdominal profond, similaire à la coupe de la veine jugulaire.

Les deux médecins ont déclaré que ce sont des estimations fondées sur la littérature médicale actuelle et leur expérience de première main, mais les deux ont également déclaré qu’il y a toujours des exceptions à ces estimations. Tous deux ont donné des exemples où les patients, qui avaient reçu de graves blessure par couteau, ont survécus même avec une lourde perte de sang, quelques exemples :

– Un des médecins a vu plusieurs patients avec des cardiotomies traumatiques (un grand trou dans le coeur) survivre pendant 20 minutes avant d’être opérés.

– Un des médecins a traité un patient qui avait été poignardé dans l’abdomen, le couteau avait touché la veine cave inférieure, une heure après la blessure, lors de son arrivée aux urgences, son ventre était plein de sang, il était conscient, bien qu’en état de choc. Il a survécu.

Les médecins ont déclaré qu’ils ont vu des patients qui avaient perdu presque tout leur volume de sang, mais qui étaient encore conscients et parlaient (bien qu’en mauvais état) pendant plusieurs minutes suite à une blessure et ont survécu pour raconter leur histoire… Le Dr Porayko a déclaré : « c’est une erreur de sous-estimer la capacité d’une personne à compenser une hypovolémie aiguë et l’anémie (choc hémorragique), même lorsqu’elle sont très sévères. Cela est particulièrement vrai dans la population plus jeune.

Conclusion
Alors pourquoi j’ai écrit cet article ?

La plupart des informations relatives à l’inconscience et la mort suite à une attaque de couteau telles qu’elles sont diffusées par l’industrie des arts martiaux, de la self et des combatives, sont inexactes. J’ai voulu, avec les informations ci-dessus, partager avec ceux qui cherchent des avis médicaux exacts et à jour, dans l’espoir qu’ils se diffusent viralement dans notre industrie. Pour ceux qui ne le font pas et continuent à enseigner des informations inexactes, honte à vous…

Ceux qui enseignent aux autres comment se battre avec un couteau et affirment que si ils coupent ou poignardent une personne ici ou là, l’attaquant va mourir en quelques secondes, ceux-là sont à la fois volontairement aveugles et irresponsables envers leurs étudiants dans la plupart des cas. Ceux qui enseignent à d’autres comment se battre avec un couteau doivent absorber les informations contenues dans cet article et recommencer l’enseignement sur une base de connaissances médicalement documentée.

La raison la plus importante de cet article, la SURVIE !!! les mots sont puissants et peuvent créer notre propre réalité. Si vous « croyez » que vous allez mourir en quelques secondes, car votre artère radiale a été coupée lors d’une attaque de couteau et si votre instructeur vous a dit (et que vous croyez) que vous avez seulement 30 secondes à vivre avant de mourir de la perte de sang, alors vous allez probablement mourir…

Comme on peut le voir dans les chiffres fournis par les médecins, même si on reçoit une coupe sévère ou coup de poignard à un important vaisseau sanguin ou un organe, on peut toujours se battre pendant plusieurs minutes (pas des secondes) et même plus longtemps et rester survivre. Selon le Dr Hall, « la décision de survivre, c’est cette chose intangible qui ne peut pas être mesurée, et selon moi, cela fait partie de la raison pour laquelle certaines personnes survivent et d’autres pas. Vous devez décider à l’avance que vous allez vivre. » Bien vu Doc !!!

Article par Darren Laur S/Sgt Darren Laur Victoria Police Department

Comments Spplémentaires: Il y a beaucoup de fervents admirateurs des WWII combatives que idolatrent Fairbairn et prennent tout ce qu’il a dit comme parole d’évangile. Examiner les résultats de cet article montre cependant clairement que ses hypothèses ne sont pas correctes sur de nombreus point. En ce qui concerne son approche des aspects physiques des combatives, il était également imparfait. Il y a beaucoup de tactiques qui restent utiles, mais beaucoup d’autres qui sont moins efficaces qu’annoncé. Cependant, je lui reconnais un grand mérite pour ses efforts et pour avoir été un pionnier dans ce domaine.

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